S'habiller en couleur, lire des magazines sur les tendances du printemps, ne pas trouver d'écharpe en laine rouge dans aucune boutique de la région, Avoir chaud le matin (bon, le radiateur est à fond toute la nuit) et ouvrir la fenêtre, pour mieux voir le soleil, faire des projets (enfin, pour l'instant, c'est dans la tête).
Mais?
Mais arriverais je à partir, cette année? J'ai connu ce camp linguistique belge par hasard, j'étais triste et paumée, je n'en attendais pas grand chose, et, finalement, j'y ai retrouvé ce bonheur fraichement perdu. Depuis Juillet 2010, j'ai envie, besoin de leur rendre ça, de m'investir chaque été, de toucher à tout, d'être efficace, faire partie de la famille.
C'est donc après "nettoyeuse de cabinets", animatrice, chargée de réfectoire que l'on me propose d'être au bar.
Bon, certes, c'est juste un petit comptoir où on sert des canettes sans se bouger pour les distribuer, on doit attendre que tout le monde se décide à aller se coucher pour tout fermer et on ne fait pas de cocktail. Mais se sont mes premiers pas dans ce domaine, une expérience de plus dans le "cv job" et un moyen de trancher entre mes amis du ménage et les élèves que je n'ai pas toujours bien connu. Bref, c'est une place que je pensais ne pas être digne d'avoir. Je suis heureuse, fière, impatiente, oui.... Mais anxieuse à l'idée de rester un mois entier loin de.... réseau ( \o/ je me rattrape drôlement bien!) peut-être de nouvelles, comme l'an passé où j'ai souvent pleuré, même si nous n'en n'étions pas à ce stade, même s'il ne savait rien.
Et puis quand bien même, que se sera-t-il passé, avant l'été?
Je sais que mon amie me quittera après ce mois de travail, la licence dans la poche, le master l'appellera dans le Sud, loin de Lille. J'ignore si la rejoindre tiendrait du courage.... ou de la lâcheté. Qu'est ce qui m'attend, là-bas? Serait ce pour l'attendre que je reste ici? Ils sont mon présent, ils me rendent heureuse, et je crois que j'ai peur de l'abandon. Je sais qu'ils partiront, à leur manière. Mais pourquoi ai je l'impression de devoir choisir? Géographiquement, professionnellement, sentimentalement.... Il est égoïste d'empêcher quelqu'un de partir "mais il est égoïste de s'exiler loin de l'autre" et cette dernière phrase ne vient pas de moi. Ils sont mon équilibre, mes jambes, Si on vous demandait de choisir entre la droite et la gauche? comment concevoir leur perte?
.... Besoin de réfléchir, de souffler, d'arrêter d'angoisser "pour rien" et, surtout, de profiter.
Bon, on voit pas des masses mais je suis rousse et j'ai des dreads synthétiques....
Nous avons également une vue... pourrie sur mon gel douche, la poubelle et la litière!