Ta bière ta picole, elle te tient par le col elle te promène, là où tu devrais pas mais toi tu vas tout droit.... *
*J'ai vu beaucoup d'article sur les membres du groupe et, plus particulièrement, la chanteuse. Cela fait deux années que ce trio existait, classé aux anonymes. Rencontré en Octobre 2008, j'ai pu voir leur popularité s'accroitre de festivals en festivals. Plus de concert, à la télé, à la radio. Maintenant, on entend plus que ça. Tant mieux, alors trouvrez la référence, si vous ne jurez pas que par "la menteuse"
Je sais maintenant ce qui me manquait dans cette ville que j'aime tant, il me manquait ce contact, ces rencontres improbables et toujours cette méfiance qui se dissipe peu à peu, laissant place à l'humanité.
Je les avais vu, ils dorment dans le hall d'une banque le soir, à côté des distributeurs. Pour qui cela paraît il normal que ces hommes n'ont pas le droit à un petit déjeuner tandis qu'à côté, il y a un stand qui vend des grosses crêpes bourrées de chocolat. J'en ai acheté une, ils étaient deux dans le petit square, l'un plus jeune que l'autre. J'y suis allée, détachée, grossièrement légère et polie "j'ai une crêpe dans la main, mais j'ai deux grosses tranche de brioche au chocolat dans l'autre, pouvez vous les manger pour ne pas gaspiller?". Le plus jeune vient à moi, visiblement surprit du culot mais tout à fait courtois. Il me la refuse, ma brioche! il n'est pas "trop pâtisserie". Il me désigne le plus vieux qui lui mange sans se faire prier. B.a effectuer, on peut faire demi-tour et vite se casser de là. Mais je suis restée, peut-être la sensation que le plus jeune avait envie d'un brin de causette, et je n'avais ni peur, ni le besoin de partir tout de suite. Je m'assoie à ses côtés et lui propose alors ma crêpe, en souriant. Il la refuse aussi, j'aurais essayé. On parle, il me "raconte sa vie" avec les bas. Il me parle d'alcool, il tient la bouteille dans ses mains, la tourne et la fixe. Je le regarde, l'écoute, lui répond. Il est amusé par ma détermination, mon insolence et mes affirmations. "Arrêtez l' alcool, mettez vous au cacao, même si vous boudez mes tartines". Il a un "chez lui", pourquoi se laisse-t-il dévorer par la rue alors? "il me force à boire, va le disputer". L'autre mange innocemment, saoul et repu. Le jeune me tutoie vite, il ne me donne pas d'âge, mais un prénom. Ici, je l'appellerai Gabriel, bien que ce n'est pas exactement le bon personnage historique. Gabriel me remercie, me serre la pince et me raccompagne jusqu'à la petite barrière. Je repars, incroyablement lourde et pas forcément à cause de la crêpe.
Je n'ai fait que penser à Gabriel. Tiraillée par des pourquoi, des comment, des "espèce d'idiote mais ça va pas d'être aussi impuissante et fière?". Oui, fière. J'ai revu Gabriel "dans mon café préféré", penché sur son verre... de menthe. Une simple petite boisson sans alcool. Un espoir est né quelque part dans mon dedans. Très profond et intense. La semaine suivante, je courrai voir s'il était toujours sur son banc, à cuver. Il n'y était pas, son ami avait visiblement trouvé d'autres volontaires. J'étais en état de choc, de bonheur puéril. Avait il arrêté? Je l'imaginais, chez lui, en train de se gaver de chocolat. Etait ce si stupide de lui souhaiter ça?
J'avais envie de vous raconter une belle histoire, mais Gabriel a été vu bourré et perdu. Je le recroise de temps en temps, sur le banc, devant la petite barrière, ailleur mais dans le même état. Je ne sais pas ce qui me tracasse le plus: ce sentiment d'impuissance, ou le fait qu'il ne me voit jamais, lorsque je passe et lui souris.
Jeudi 8 avril 2010 à 13:44
miettes
Par maud96 le Vendredi 23 avril 2010 à 13:59
Une jolie histoire : mais on ne peut pas trop jouer les anges envers les Gabriel : anges, ils le sont déjà... déchus ou non.
boulettes
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